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AFFAIRES ETRANGERES.




LES REVOLUTIONS ET LES NATIONALITES EUROPEENNES.




I. — Attitude des états secondaires. — La Suisse, la Belgique, la Hollande.

II. — Les révolutions de l’Europe centrale. — Le parlement de Francfort, l’Autriche, la Prusse.

III. — Affaires d’Italie. — Attitude des grandes puissances.


Nous sommes en un moment si rempli de choses si diverses, que l’esprit le plus appliqué ne réussit pas à bien saisir au passage tous les traits de ce mouvant tableau. Il n’y a pas une époque dans l’histoire où l’Europe ait été partout à la fois aussi profondément agitée. Ni la révolution religieuse du XVIe siècle, ni les grandes guerres du XVIIe, ni la commotion qui a fini le XVIIIe, n’ont eu d’année aussi convulsive que cette année 1848, dont nous n’avons pas encore atteint le milieu. De tous côtés, la scène politique est à chaque instant envahie par de nouveaux acteurs et par des péripéties nouvelles. Le drame se joue en mille endroits, d’un bout à l’autre de notre vieux monde ce n’est pas le connaître et le comprendre que de le voir uniquement se dérouler chez nous. Nos propres affaires pèsent sans doute sur nous d’un poids assez lourd pour nous empêcher de tourner très librement ailleurs des regards attentifs ; il faut cependant nous efforcer et ne pas trop céder à ces préoccupations exclusives, qui, nous enfermant tout de suite en nous-mêmes, ne nous laisseraient plus d’ouverture sur le dehors. Il faut de temps en temps nous arrêter par la réflexion au milieu du torrent qui nous entraîne, et, tandis que les