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LE REBOISEMENT
ET
LE RÉGIME DES EAUX EN FRANCE

I. Études sur les Torrens des Hautes-Alpes, par M. Surell, ingénieur des ponts et chaussées. — II. Du Climat et de l’Influence qu’exercent les sols boisés et non boisés, par M. Becquerel, 1853. — III. Études sur les Inondations, leurs Causes et leurs Effets, par M. F. Vallès, ingénieur en chef des ponts et chaussées ; Paris 1857. — IV. Solution du problème des Inondations, par M. Dausse, ingénieur en chef des ponts et chaussées; mémoire lu à l’Académie des Sciences le 5 juillet 1858. — V. Note sur la Sécheresse, les Irrigations et les Déboisemens, par M. Babinet, de l’Académie des Sciences, etc.


« Certes, a dit Montaigne, c’est un sujet merveilleusement vain, divers et ondoyant que l’homme ; il est malaysé d’y fonder un jugement constant et uniforme. » Cette opinion que le philosophe bordelais avait de l’humanité en général est surtout applicable à la nation française, dont la mobilité proverbiale s’est manifestée particulièrement à propos des inondations de 1856. La France a été consternée des désastres qui en ont été la conséquence ; l’Europe entière a répondu à l’appel que lui a fait la charité pour soulager les victimes du fléau ; l’Angleterre surtout, qu’on accuse si volontiers d’égoïsme, a montré dans cette circonstance un élan et une spontanéité qui prouvent combien la nation britannique est en réalité généreuse et sensible aux malheurs d’autrui. Cependant avec le souvenir de la souffrance passée ont disparu les craintes qu’inspirait l’avenir ; parce qu’on a réparé les anciennes digues, qu’on en a fait construire de nouvelles, on s’est hâté d’oublier combien peu ces moyens de défense avaient été efficaces, et l’on se croit sauvé à ja-