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Page:Revue des Deux Mondes - 1861 - tome 32.djvu/149

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HISTOIRE NATURELLE
DE L'HOMME

UNITE DE L'ESPECE HUMAINE.
VI.
DU CROISEMENT DANS LES ÊTRES ORGANISES.

I. — DU METISSAGE ET DE L’HYBRIDATION CHEZ LES PLANTES ET CHEZ LES ANIMAUX.

L’étude précédente nous a montré combien est considérable le rôle joué dans la formation des races par la sélection naturelle ou artificielle ; mais nous n’avons encore examiné que le cas où les deux païens sont de la même race. Or l’éleveur qui veut améliorer et diversifier ses produits, l’horticulteur qui cherche à perfectionner, à varier ses fruits et ses fleurs, ne se renferment ni l’un ni l’autre dans d’aussi étroites limites. Souvent ils empruntent le père et la mère à deux races différentes, souvent encore ils rapprochent et marient deux individus appartenant chacun à une espèce distincte ; ils opèrent ainsi ce qu’on a appelé des unions croisées ou des croisemens. Des faits de même nature se produisent en dehors de l’action de l’homme. L’étude des phénomènes qui se manifestent alors est pour nous d’une importance capitale, et que le lecteur doit déjà pressentir. Dans aucun autre ordre de fonctions, les êtres organisés ne se rapprochent autant que dans celles qui ont la reproduction pour objet. Il y a ici non plus seulement des ressemblances générales, mais de véritables identités. On verra que l’étude de ces fonctions,