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Page:Revue des Deux Mondes - 1863 - tome 46.djvu/782

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MAX, irrité et jetant la corbeille par la fenêtre.

Ah ! sotte fille ! Porter malheur ! C’est vous qui entretenez le pauvre Tyss dans toutes ces plates croyances ! Eh bien ! savez-vous ce qui porte malheur à l’homme ?

NANNI, intimidée.

Non, monsieur.

MAX.

Et à la femme ?

NANNI.

Non. Qu’est-ce que c’est ?

MAX.

C’est la bêtise humaine, ma chère ! (on entend des voix en bas.) Ah ! voilà ce pauvre homme qui rentre. Je vais au-devant de lui. Balayez, emportez, rangez, cachez tout cela ! Vite, allons ! (Il sort.)


SCENE VII.
NANNI, ramassant les débris.

L’homme étrange que M. Max !… Il me fait peur !… Et toutes ces jolies choses détruites ! Il n’y a pas bien longtemps que je me serais amusée avec ces jouets, moi ! C’aurait été pour moi comme un rêve du paradis !… Mais pour qui donc M. Pérégrinus avait-il acheté tout cela ? Est-ce qu’il voulait, comme l’année dernière, faire des cadeaux à mes petits frères et à mes petites sœurs ? Ah ! méchant docteur Max !


SCENE VIII.
NANNI, MAX, PÉRÉGRINUS.
PÉRÉGRINUS, enveloppé d’une douillette, cheveux blonds en queue bouclée, figure calme, rose et souriante, habits bourgeois en velours de fantaisie, couleurs douces. Toilette modeste et soignée. À Max, en entrant.

Mais oui, mais oui, ça va très bien, je te l’ai déjà dit ; mais qui donc a cassé la porte ? (voyant Nanni, émotion contenue.) Ah !… vous êtes là, ma Chère demoiselle Lœmirt ?

MAX.

Lœmirt ? Ah ! oui, c’est le nom du vieux relieur ?

PÉRÉGRINUS.

Un digne homme, un très habile artisan, un artiste, on peut dire !

NANNI.

Je vous ai descendu tantôt votre gros volume, monsieur Tyss.

PÉRÉGRINUS, qui a ôté dans un coin sa douillette et ses guêtres.

Lequel ? Ah ! mon traité de mécanique… Quoi ! déjà relié ?

NANNI, lui présentant le livre.

Oui, nous savions que vous ne pouviez pas en être privé longtemps ; nous y avons travaillé tard la nuit dernière.