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sation d’emprunts avec le Crédit foncier, remboursables en cinquante ans, s’élevant ensemble à plus de 27 millions. Enfin des compagnies et des tiers ont passé divers traités dont les termes de paiement sont variables. Deux emprunts faits en 1864 et au commencement de 1865, par l’entremise du Crédit lyonnais, ont été souscrits sur place à l’instar des emprunts de la ville de Paris. Il n’est pas douteux que la clientèle locale ne se chargeât à l’avenir, comme dans la capitale elle-même, de toutes les émissions de dettes, tant on a de confiance dans le crédit de la ville. C’est là un des plus heureux résultats de la création de ce nouvel et utile établissement qui a pris le nom de Crédit lyonnais, et qui, après dix-huit mois d’existence, dépasse la succursale de la banque de France à Lyon pour le chiffre des escomptes, des dépôts et des prêts. L’ensemble des obligations déjà contractées donne lieu à une annuité qui, de 1864 à 1869 par exemple, s’élèvera à près de 4 millions, et qui s’augmentera des charges de l’emprunt dont l’imminence est prévue. Un capital de dette qui probablement atteindra en 1865 64 millions, des annuités qui pendant les cinq premiers exercices à courir ne seront guère inférieures à 5 millions, est-ce une charge hors de proportion avec les résultats obtenus, et faut-il accuser l’administration d’avoir exécuté trop vite le plan adopté ? Est-ce surtout un trop lourd fardeau pour une ville de 350,000 habitans ? dont le budget de recettes ordinaires s’élève à 9 millions, qui possède encore des terrains propres à la construction dont la valeur est estimée à 4 millions, et qui compte chaque année sur un excédant de 3 millions 1/2 de revenu pour amortir ses dettes et subventionner les dépenses extraordinaires dont l’urgence serait reconnue ? A coup sûr l’excédant des recettes annuelles ordinaires sur les dépenses constitue une base solide sur laquelle il est permis d’édifier des projets d’avenir. Cette base toutefois n’est pas immuable, et la prudence veut que l’on se rende compte de la probabilité de l’accroissement, du statu quo ou de la diminution du revenu.

En cette matière, le passé est bon à consulter. En 1847, l’excédant s’élevait à 1,100,000 francs sur un budget de 3,818,000 fr. Il n’était plus guère que de 620,000 fr. en 1855, sur 4,877,000 fr. de recettes ordinaires. Aujourd’hui la proportion s’est bien améliorée : elle est de 3 millions 1/2 d’excédant sur 9 millions de recettes. Cet excédant, comparé au chiffre de la dette, n’est pas cependant plus élevé qu’il y a dix ans, La dette n’était que de 10 millions en 1854 ; elle s’est élevée à plus de cinq fois autant, de même que l’excédant des recettes. Encore, pour être équitable, faut-il rappeler que les habitans de Lyon ont dû supporter des charges ex-