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LA
QUESTION PENITENTIAIRE
EN 1865

LA PEINE DE MORT. — LA LIBERTE PREPARATOIRE DES CONDAMNES.

De l’Amélioration de la loi criminelle, par M. Bonneville de Marsangy, conseiller à la cour impériale de Paris, 2 vol.

La question de la réforme pénitentiaire existe-t-elle encore ? ou bien, au silence qui s’est fait autour d’elle depuis fort longtemps, a-t-on pu croire que décidément elle devait être rangée parmi celles qui, après avoir occupé un moment les esprits, disparaissent sans retour ? Il n’en est rien heureusement, et je n’en voudrais d’autre preuve que le récent et remarquable ouvrage de M. Bonneville de Marsangy, conseiller à la cour impériale, où cette question revit tout entière. Pour peu que l’on veuille d’ailleurs considérer à quel point elle est liée par des rapports intimes et nécessaires aux vicissitudes et au progrès du mouvement social, on s’aperçoit aisément qu’elle est de celles que l’on peut bien négliger quelquefois, que l’on néglige même beaucoup trop, mais auxquelles, bon gré, mal gré, il faut cependant toujours revenir. L’on y revient surtout lorsque, après la période de lassitude et d’engourdissement qui suit tout essai de réforme éconduit ou avorté, on est surpris tout à coup et comme réveillé en sursaut par cette affreuse certitude que, pendant ce temps, le mal, loin de se ralentir, a pris des proportions de plus en plus effrayantes. Chacun s’émeut alors ou paraît s’émouvoir ; on déplore le passé, on s’inquiète de l’avenir, on s’étonne que, soit