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Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 64.djvu/450

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DE L’AUTHENTICITE
DES
LETTRES DE MARIE-ANTOINETTE[1]

J’avais pu croire fermé le débat ouvert sur l’authenticité de quelques-unes des lettres de Marie-Antoinette imprimées dans mon tome Ier. Après la réponse que j’avais faite en tête de mon troisième volume il me semblait que j’avais acquis le droit de garder enfin le silence et de rester dans le repos ; mais on m’a attaqué de nouveau avec une ardeur, avec un luxe de détails critiques et agressifs qui me forcent à reprendre en sous-œuvre une dernière réponse. Que le sillon opiniâtrement suivi par mes adversaires, sillon très droit à leur sens, mais à coup sûr très étroit, leur paraisse la seule grande voie de la critique, ils sont dans leur rôle ; mais ils auraient mauvaise grâce à se révolter devant la contradiction. En effet, que doivent-ils chercher ? Que cherchent-ils en définitive, et que cherché-je moi-même ? La vérité sur un point historique jusqu’ici trop bruyamment discuté. La vérité est comme un flambeau que les uns cherchent à allumer, que les autres s’efforcent à

  1. Nos lecteurs n’ont pas oublié l’étude de M. Geffroy sur Marie-Antoinette d’après les documens authentiques de Vienne. Dans ce que nous donnions comme un simple et curieux travail de critique historique. M, Feuillet de Conches a vu une vive agression contre le recueil de lettres de Marie-Antoinette qu’il a publié ; il nous a donc adressé ce mémoire en réponse à l’étude qui a paru dans la Revue du 1er juin. Comme on va le voir, l’auteur du mémoire ne se refuse point l’espace pour répondre ; mais la Revue ne s’en plaint pas : elle tient seulement à déclarer, cela va sans dire, qu’elle entend laisser à M. Feuillet de Conches la responsabilité et de ses développemens et de son argumentation. La Revue d’ailleurs ne peut enlever à M. Geffroy son droit de réplique.