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Page:Revue des Deux Mondes - 1872 - tome 99.djvu/437

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ministre de l’intérieur, M. Chevandier de Valdrôme, ancien élève de l’École centrale, a recommandé de les admettre à concourir pour les fonctions d’agens-voyers dans les départemens. Depuis l’allocation extraordinaire de 100 millions accordée par la loi du 11 juillet 1868 pour les chemins vicinaux, ces fonctions sont devenues plus importantes, et l’ancien personnel a cessé presque partout d’être suffisant. Dans les contrées riches, la voirie vicinale dépense des sommes très considérables à titre de construction et d’entretien ; dans les pays pauvres et montagneux, elle offre des difficultés qui exigeraient la surveillance d’ingénieurs plus habiles que ne le sont d’ordinaire les agens-voyers de canton. En outre, ces ingénieurs dirigeraient les nombreux travaux de digues, de canaux d’irrigation, de reboisement, etc., que les communes et les habitans ont à faire exécuter, et pour lesquels la présence d’un homme de l’art est nécessaire. Le service des ingénieurs des ponts et chaussées est tellement chargé que ces fonctionnaires ne peuvent pas, malgré leur bon vouloir, accorder à ces modestes travaux l’attention qu’ils méritent. Il serait donc bien désirable que la voirie vicinale fût réorganisée de manière à introduire plus largement dans ses cadres des ingénieurs possédant les connaissances variées et approfondies que l’on acquiert à l’École centrale. Il faudrait sans doute augmenter les traitemens, qui dans certains départemens sont tout à fait dérisoires ; mais, ce surcroît de frais serait compensé par L’économie d’un entretien mieux entendu et par les services de toute nature qu’un ingénieur plus instruit serait appelé à rendre autour de lui. En prenant à son compte l’École centrale, l’état s’est imposé le devoir de veiller à l’avenir de ces jeunes gens qui reçoivent de lui un diplôme officiel et dont il est intéressé à employer l’aptitude. Les bienveillantes intentions manifestées à ce sujet par le ministre de l’intérieur en 1870 méritent donc d’être accueillies par les conseils-généraux.

Le gouvernement n’a point à regretter d’avoir respecté dans tous ses détails l’organisation de l’École centrale, de lui avoir conservé son autonomie, son budget et son conseil de perfectionnement, au sein duquel siègent encore deux de ses fondateurs, MM. Dumas et Lavallée, gardiens fidèles d’une tradition qui s’est toujours montrée prompte pour les progrès. Sur la demande de ce conseil, une importante innovation vient d’être réalisée par la création d’une section d’agriculture : dans l’enseignement de l’école. Il nous reste à exposer les motifs de cette mesure ainsi que les moyens d’exécution.