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Page:Revue des Deux Mondes - 1875 - tome 12.djvu/557

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frappent tout d’abord, cette frise est bien un monument du plus beau siècle de l’art ? elle prêtait à d’intéressantes comparaisons avec les bas-reliefs attiques. Certaines périodes, certaines formes du génie antique, étaient donc déjà très richement représentées au Musée-Britannique ; mais les bronzes et les monnaies étaient encore de nombre et de mérite inférieur. Ces lacunes furent comblées en 1825 par le legs que fit au musée un de ses trustees les plus actifs et les plus compétens, Richard Payne Knight, le savant et paradoxal éditeur d’Homère. Le cabinet qu’il avait mis de longues années à former valait, dit-on, au moment de sa mort, environ 60,000 livres (1,500,000 fr.). Son médaillier mettait le Musée-Britannique, au moins pour la série des monnaies grecques, à peu près au niveau du cabinet de Paris ; ses bronzes, dont plusieurs étaient de provenance grecque bien authentique, en faisaient un rival du cabinet de Naples, tout riche que fût celui-ci des dépouilles de Pompéi et d’Herculanum.

Vingt ans avaient suffi pour donner à l’Angleterre un musée des antiques qui pouvait soutenir la comparaison avec ceux même de pays bien plus favorisés par leur situation géographique et leurs traditions. Dès 1805, lors de l’achat de la galerie Towneley, les antiquités furent érigées en un département spécial, et, les salons de Montagu-house étant devenus tout à fait insuffisans pour tant de nouveaux et précieux objets, il fallut construire tout exprès dans le jardin une galerie où le premier conservateur des antiques, Taylor Combe, se trouva bientôt à l’étroit. Quand il mourut, en 1826, quelques-unes des plus récentes acquisitions étaient entassées faute de place sous des hangars en planches.


IV

La collection des antiques s’était donc accrue pendant le premier quart du XIXe siècle avec une rapidité surprenante, et avait été la première à former un nouveau département ; mais pendant ce temps les autres collections n’avaient pas cessé non plus de s’augmenter. Les deux successeurs du premier bibliothécaire en chef, le docteur Maty et le docteur Morton (1772-1799), avaient été, comme Gowin Knight, des médecins ; on aurait pu s’attendre à ce que, fidèles aux exemples de sir Hans Sloane, ils s’occupassent surtout du cabinet d’histoire naturelle. Il n’en fut rien ; à peine pendant la seconde moitié du dernier siècle les vitrines et les herbiers s’enrichirent-ils de quelques échantillons d’espèces nouvelles rapportés par Cook et par d’autres navigateurs. Au contraire, durant cette même période, sans que le parlement y fût pour beaucoup, ni que les chefs