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construit par le célèbre opticien Alvan Clark. On sait qu’il y a quatre mois ce gigantesque instrument, quia coûté 250,000 francs, a payé ses frais d’achat par la révélation de deux satellites de Mars.

Parmi les nombreux observatoires privés dont MM. André et Angot nous donnent la description détaillée, il y a lieu de citer ceux de M. Rutherfurd et de M. Draper, où la photographie est appliquée avec beaucoup de succès à l’étude des corps célestes. M. Rutherfurd notamment a réussi à photographier non-seulement le soleil et la lune, mais des groupes d’étoiles dont on peut ensuite relever les positions relatives par des mesures micrométriques exécutées sur la plaque sensible. Les résultats déjà obtenus font prévoir que la photographie rendra un jour les plus grands services à l’astronomie de précision. A mesure que les procédés se perfectionnent, on la voit en effet chaque jour étendre les limites de son domaine, et les cas deviennent plus nombreux où elle peut avec avantage remplacer l’œil et le cerveau de l’observateur. De même nous voyons se répandre partout la célèbre méthode d’observation à laquelle on a donné le nom de « méthode américaine, » et qui est fondée sur l’enregistrement électrique des passages des astres aux fils de la lunette. C’est principalement aux travaux de Locke, de Mitchel et de William Bond qu’est dû le développement de cette féconde innovation. En résumé, on peut dire que l’astronomie, implantée depuis peu dans le nouveau monde, y a trouvé un terrain favorable où elle prospère à souhait. Les observatoires s’y multiplient à vue d’œil, et il était temps que la France fît un effort pour ne pas rester trop en arrière ; heureusement Bordeaux et Lyon vont avoir leurs observatoires comme Toulouse et Marseille.


Manuel du droit international à l’usage des officiers de l’armée de terre, autorisé pour les écoles militaires, 1 vol. in-24, Paris, 1878. Dumaine.


Aujourd’hui, à côté des études de stratégie, de cet « art d’être deux contre un, » si complexe et si difficile, — une place importante doit être attribuée dans nos écoles militaires au droit des gens, dont la connaissance est plus que jamais nécessaire aux officiers de toutes armes. Le Manuel du droit international paraît destiné à servir de programme à cet enseignement. L’auteur de ce petit volume s’est abstenu d’entrer dans les considérations théoriques qui occupent d’ordinaire un si grand espace dans les traités de droit des gens. Voulant éclairer nos officiers sur les règles auxquelles ils doivent obéir en temps de guerre, il se borne à les exposer, comme un simple narrateur : il décrit ce qui est actuellement admis dans la pratique des hostilités entre peuples civilisés. Les coutumes de la guerre ne sauraient d’ailleurs être