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Page:Revue des Deux Mondes - 1900 - tome 161.djvu/134

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Au quartier général de la Grande-Rivière.
Le 8 floréal (28 avril).

Henry Christophe, général de brigade, commandant le cordon du Nord,
Au citoyen Hardy, général de division, commandant les divisions du Nord.


Citoyen Général,

Votre lettre d’hier m’a été remise. Je suis infiniment sensible au plaisir que vous m’annoncez avoir éprouvé en apprenant le résultat de la conférence que j’ai eue avec le général en chef. La confiance que votre franchise m’a inspirée ne peut désormais que s’affermir et s’accroître, et j’ose croire que vous aurez la même confiance en moi.

Le général en chef a bien voulu m’accorder de servir sous votre commandement ; je m’en réjouis. Je vais m’occuper de suite d’exécuter vos ordres concernant l’état de situation des troupes, le rassemblement et l’envoi à la Petite-Anse des bataillons coloniaux que vous me mandez d’y faire descendre. J’aurai le même soin de vous remettre les états de l’armement, de l’équipement, de l’artillerie et des munitions.

Je fournirai pareillement l’indication, que vous désirez, des lieux où sont construits les ouvrages défensifs.

Je m’occupe de faire rentrer les cultivateurs dans les habitations. L’état numérique que vous me demandez sera une opération difficile, jusqu’à ce qu’ils aient repris leurs travaux habituels. Tous mes soins tendent à les y ramener, et, dès que j’y serai parvenu, je ferai les relevés nécessaires pour la situation que vous désirez. Quant à l’état nominatif des cultivateurs par habitation, j’observe qu’au temps de tranquillité, c’eût été une opération fort longue par la nécessité de faire les relevés dans chaque habitation.

J’ai pareillement reçu, Citoyen Général, la lettre touchant le renvoi des personnes qui s’étaient réfugiées dans les mornes. Dès ma sortie du Haut-du-Cap, j’ai donné les ordres nécessaires pour leur retour dans leurs foyers ; il ne dépend maintenant que de leur volonté de s’y rendre.

Je n’ai pas connaissance des deux officiers pris au Doudon. Le chef de brigade Noël n’était pas à cette affaire. C’est peut-être le