Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 16.djvu/417

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
UN AN DE CROISIÊRE
EN EXTRÊME ORIENT

III.[1]
DE VLADIVOSTOK A ANGKOR

Vladivostok est situé au fond d’une baie qui pénètre profondément dans les terres entre des collines dénudées. Des canons, d’énormes canons noirs, la gueule tournée vers la mer, sont les premiers signes de la présence de l’homme qu’on aperçoit, en arrivant, de la passerelle du navire. Cependant le paysage est joli par la découpure gracieuse des montagnes, les îlots rocheux semés dans les passes, les sinuosités innombrables du rivage qui découvrent, à mesure qu’on avance, des aspects nouveaux et insoupçonnés. Malheureusement la végétation fait défaut. Rien ne semble pousser dans ce pays des longs hivers, rien que des herbes jaunes et quelques arbres rabougris.

Tout au fond de la baie, la ville s’étend sur une faible profondeur, mais sur une grande largeur. Elle forme un vaste demi-cercle, le long du rivage, au pied des collines qu’elle n’a pas encore eu le temps de gravir. Des monumens importans attirent les regards par leurs clochetons élevés, leurs toits dorés qui scintillent, la masse éclatante de leurs maçonneries blanches. Ce sont les palais du général gouverneur et de l’amiral, l’église

  1. Voyez la Revue des 15 juin et 1er juillet.