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Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 16.djvu/598

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C’est à regret que nous ne pouvons aborder la partie du livre du colonel Lyautey consacrée au mouvement économique du Sud de Madagascar, produits agricoles, commerce, or, voies de communication, ports, etc. Cette étude nous entraînerait malheureusement beaucoup trop loin, et nous terminerons en citant les dernières lignes de son instructif ouvrage, qui résument, pour ainsi dire, les véritables principes auxquels doit obéir tout bon colonial et qui sont ceux qu’applique avec tant d’intelligence et d’esprit de suite le général Gallieni : « Une bonne politique indigène est la base fondamentale de la gestion à la fois la plus économique et la plus rémunératrice de notre domaine colonial. Pour la pratiquer dans son infinie diversité et dans sa souplesse, il faut non seulement les institutions coloniales qui nous manquent encore, selon le mot si juste d’un grand administrateur colonial, M. Le Myre de Vilers, mais aussi des hommes animés de l’esprit colonial. La meilleure façon de définir cet esprit, c’est de signaler l’état d’âme dont il est l’antithèse et dont il implique l’exclusion absolue. On le retrouve dans l’ordre militaire comme dans l’ordre civil, sous deux noms différens : dans le premier cas, il se nomme le caporalisme ; dans le second cas, le fonctionnarisme. Ni l’un ni l’autre n’ont leur place aux colonies. »


J. CHARLES-ROUX.