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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/187

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UNE VIE DE FEMME AU XVIIIe SIÈCLE

MADAME DE TENCIN
D'APRÈS DES DOCUMENS NOUVEAUX

DERNIÈRE PARTIE[1]


I

Les romans de Mme de Tencin étonneront peut-être le lecteur mal averti, et lui paraîtront fades à côté d’elle. N’aurait-il pas suffi qu’elle se racontât elle-même pour nous attacher à son récit ? Des « tranches de vie, » quand cette vie a été si diverse, si riche d’émotions et de désirs, ne seraient-elles pas le plus passionnant des romans ? Il nous semble même presque impossible que les souvenirs d’une réalité si prenante ne se soient pas imposés à son imagination, et que le roman n’ait pas été chez elle une transposition plus ou moins inconsciente de son passé. Ce sont là besoins de lecteur romantique, habitué à prendre la littérature comme un décalque de la vie. On chercherait en vain dans ses romans irréels et secs, pauvres de vice et de couleur, la femme cynique et hardie que fut Mme de Tencin. Ils sont anonymes,

  1. Voyez la Revue du 1er février.