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Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/505

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Qu’aucune organisation consciente de ses devoirs de solidarité ne doit rester en dehors de la Confédération générale du Travail ;

Considérant, d’autre part, que les sous-agens des P. T. T. salariés de l’État ont, comme tous les autres salariés, des revendications à présenter à leur employeur, l’État patron ;

Qu’ils ne sauraient confirmer la thèse gouvernementale qui dresse une barrière entre le prolétariat administratif et le salariat de l’industrie privée ;

Qu’en adhérant à la Confédération générale du Travail, ils accomplissent leur devoir de solidarité ouvrière ;

Que les syndicats ouvriers ont, en toute occasion, appuyé et encouragé les revendications des salariés de l’État,

Déclare adhérer à la Confédération générale du Travail.


Une agitation se fait, parmi les instituteurs, pour transformer les « Amicales » en syndicats professionnels et pour adhérer aussi à la Confédération générale du Travail. Un grand nombre d’entre eux, le tiers à peu près de ceux qui se font représenter aux Congrès ou qui votent pour le Conseil supérieur de l’Instruction publique, se prononcent pour cette solution. Le gouvernement se déclare hautement satisfait de ce que, aux dernières élections des mois de juin et juillet 1908 pour la représentation de l’enseignement primaire au Conseil supérieur de l’Instruction publique, les syndicalistes aient été battus ; mais ils ne l’ont été qu’à un écart de 10 ou 15 p. 100 des votans. Concevrait-on un hygiéniste se félicitant de ce que le tiers du corps seulement est gangrené et se rassurant pour l’avenir ? Le gouvernement s’efforce, il est vrai, en augmentant les petits et les moyens traitemens et en promettant le vote d’un « Statut des fonctionnaires, » de détourner des syndicats et de la Confédération générale du Travail le personnel de ses administrations. Mais la tyrannie qu’il a fait peser sur ses agens, par ses faiblesses pour les politiciens, continue à recruter parmi les fonctionnaires beaucoup d’adhérens à la Confédération générale du Travail. Si ce mouvement du personnel des administrations publiques venait à triompher, les services publics seraient en quelque sorte affermés, moyennant des conditions chaque jour plus onéreuses, à des syndicats de fonctionnaires qui les géreraient à leur gré et souverainement ; ce serait la disparition de l’Etat et probablement, à la longue, par l’hérédité des fonctions, l’établissement en France des castes orientales.

Puissance jeune et mystérieuse à qui tout sourit, la Confédération générale du Travail, grandit rapidement ; le parti