Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/723

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CAVALERIE DU SERVICE DE DEUX ANS

Une transformation complète de notre cavalerie s’impose aujourd’hui. Cette étude se propose de le démontrer et d’indiquer ce que doit être dès maintenant la cavalerie nécessaire.

Le service de deux ans rend très précaire l’instruction d’une cavalerie qui devrait appliquer, dans le combat, les doctrines surannées actuelles. En outre, il n’est pas possible de revenir à un temps de service plus long. La situation, en ce moment fort difficile, deviendra acceptable, dès que la cavalerie entrera franchement dans les voies nouvelles.

Tout d’abord, il faut affirmer que son rôle est aussi important qu’aux plus belles époques de son passé. Toutefois, ce rôle est absolument différent.

La guerre moderne est la guerre des chemins de fer, dont la cavalerie sera le plus dangereux ennemi, si elle est organisée et instruite de manière à pouvoir s’emparer des magasins, des gares de jonction, des nœuds vitaux, même s’ils sont couverts par des ouvrages de campagne défendus par de l’infanterie et du canon.

Elle doit être rapide. Souvent il faudra franchir à plein galop de vastes espaces à travers champs. D’autre part, grâce à des moyens et à des procédés nouveaux, son action dans la bataille peut devenir décisive. Elle est restée l’arme des surprises tactiques, des enveloppemens d’aile, des barrages de protection retardant d’abord, puis arrêtant les forces adverses chargées des mouvemens tournans. Mais, au lieu de l’arme blanche, elle emploiera maintenant le feu. Ses armes essentielles