Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/740

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

considérée comme la meilleure arme de choc, est la conséquence de cette conception.

Continuons l’exposé des vues allemandes.

La victoire des masses intensifie la vigueur morale de chaque combattant, et ce sentiment de supériorité est indispensable au bon fonctionnement des patrouilles. Les officiers en pointe trouveront leur meilleur appui dans une victoire obtenue sur la cavalerie adverse qui manœuvre en arrière d’eux. La force du rideau en sera naturellement augmentée. On est donc amené, dès le commencement des opérations importantes, à rechercher une victoire sur la cavalerie de l’ennemi, principalement dans la région qui peut avoir une importance décisive pour obtenir les renseignemens indispensables au commandement. Il n’est pas nécessaire d’aller chercher l’adversaire dans la direction qu’il a choisie uniquement pour le battre. Ce serait subir sa volonté. Le moment et la direction de l’offensive doit obliger l’ennemi à se porter à la rencontre des forces assaillantes ; on doit s’efforcer alors de leur assurer la supériorité numérique. Plus tard, la nécessité de couvrir et de reconnaître se représentera de nouveau, puis l’ennemi, momentanément chassé du théâtre des opérations, reprendra peut-être l’offensive, ou encore certains mouvemens tournans exigeront trop de délais ou ne seront pas possibles en raison de l’étendue du front, et de nouveau le combat s’imposera. Enfin la cavalerie s’emploiera à tenir de vastes espaces pour exploiter les ressources, à disperser dès qu’ils se montrent de nouveaux rassemblemens de partisans, ou encore dans la défensive, à couvrir les communications contre les entreprises des colonnes volantes. Lorsque ces entreprises sont menées sur les derrières de l’ennemi, elles affectent le caractère de « raids » qui doivent parcourir de grandes distances en renonçant à toute communication avec l’armée, pour apparaître soudain sur un point déterminé d’avance. Dès que le but poursuivi est atteint, les troupes employées doivent disparaître avant que l’ennemi ait pu rassembler une force suffisante pour les écraser. Le succès de ces « raids » dépend de la rapidité avec laquelle la surprise produite est utilisée. L’effectif employé doit être suffisant pour briser avec certitude les résistances rencontrées. Leur exécution rencontrera sans doute des difficultés sérieuses, surtout s’il faut compter avec une population hostile. Mais on ne saurait les considérer comme impraticables, car ils constituent