Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 46.djvu/744

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pointes d’officiers rempliront mieux ce but. On doit éviter de retirer aux divisions d’infanterie les fractions de cavalerie qui leur sont affectées, pour les former en corps indépendans. Deux escadrons par division suffiront amplement, surtout s’il est fait un bon usage des cyclistes.

L’importance croissante du combat à pied est maintenant reconnue. Jusqu’à présent, l’emploi de la carabine n’était envisagé qu’au point de vue défensif. Il faut maintenant admettre que la cavalerie doit s’en servir dans l’offensive. Souvent un parti faible n’évitera une rencontre en rase campagne que par l’emploi du feu. Il tiendra derrière des défilés ou dans de bonnes positions, et dès lors, l’assaillant sera forcé d’avoir également recours à la carabine. L’ennemi couvrira ses chemins de fer et ses magasins, occupera les bois, les passages de rivière. Ses convois seront fortement gardés, les communications importantes seront occupées par des détachemens de cyclistes. Tous ces moyens de résistance ne peuvent être surmontés, en restant à cheval, et cependant, il faut les briser. Dans les poursuites parallèles, les seules qui amènent de grands résultats, des détachemens seront rencontrés qui couvriront la marche des colonnes Seul le combat offensif à pied permettra d’atteindre le but. De même, dans les arrière-gardes, pour couvrir une retraite, ce ne sera point par des charges que la cavalerie dégagera ses camarades des autres armes, mais bien par l’emploi de ses armes à feu.

Il faut réagir contre l’opinion que la cavalerie ne doit pas s’obstiner dans un combat à pied, qu’elle doit seulement agir par surprise pour de courtes attaques et qu’elle possède, par sa mobilité, les moyens de tourner les points de résistance. Si de telles idées prévalaient, le rôle de la cavalerie serait bien diminué. Elle ne pourrait plus s’emparer d’une ligne de communication importante, d’un nœud de chemin de fer, d’un convoi. Il est souvent impossible de tourner les points attaqués, soit en raison de la largeur du front occupé par l’ennemi, soit à cause de la présence de détachemens voisins. Dans les mouvemens débordans, la direction se perd quelquefois, ce qui peut compromettre le succès de toute opération, et il en est de même pour la perte de temps qui en résulte. Mieux vaut alors attaquer franchement et à fond. Il faut également repousser l’idée que l’artillerie à cheval suffit à ouvrir la route à la cavalerie. S’il en était ainsi, le fait s’appliquerait également à l’infanterie, oui dès