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REVUES ÉTRANGÈRES

LES SOUVENIRS D’UN POSITIVISTE ANGLAIS


Autobiographie Memoirs, par Frédéric Harrison, deux vol. 8°. Londres, librairie Macmillan, 1911.


Mêlé très intimement à la vie politique et sociale de l’Angleterre depuis un demi-siècle, et sans cesse amené à rencontrer sur sa route les personnalités les plus remarquables de son pays, ou plus exactement du monde entier. M, Frédéric Harrison avait bien des raisons de penser qu’un récit de sa longue et active carrière revêtirait pour nous une portée instructive de premier ordre. Mais parmi les motifs divers qui l’ont porté à entreprendre ce récit, le plus considérable à ses yeux paraît avoir été l’obligation de nous rendre compte de la grave mission « religieuse » qu’il a remplie. Entendons-le s’expliquer lui-même là-dessus, avec sa simplicité et sa franchise habituelles, dans la préface de ses nouveaux Mémoires autobiographiques :


Il y a maintenant cinquante ans que, pour la première fois, j’ai fait publiquement profession d’une foi religieuse et d’un idéal moral qui, à cette date, étaient nouveaux en Angleterre et s’y voyaient presque universellement réprouvés. Depuis lors, j’ai vécu assez longtemps pour être témoin d’une révulsion profonde du sentiment populaire, se traduisant dans sa façon d’accueillir et de juger les croyances nouvelles. Et lorsque d’autres hommes sont venus se ranger autour de moi, et m’ont contraint à devenir l’auteur responsable d’un développement nouveau de la pensée religieuse et de la fraternité sociale, j’ai accepté cette tâche, pour en faire désormais l’occupation de ma vie. Or, le fait de participer, si humblement et en sous-ordre que ce soit, à une Réforme religieuse est, à beaucoup