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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 51.djvu/310

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d’avant-garde. Le 4 novembre, la division prend Recouvrance et Caudion ; le 6, elle prend Remancourt, Adon, Givron ; le 7, Rogiville, la Besace ; le 8, elle prend Librecy ; le 9, elle prend Ham, Cliron, Charoué, Tournes, et découvre au loin la Meuse et Château-Regnault, en Ardenne : non loin de ces lieux, voilà quatre cents ans, le Chevalier sans peur et sans reproche, en souvenir d’une antique légende de l’Ardenne, avait envoyé dire aux reitres et aux lansquenets, puis leur avait prouvé qu’« un bayard de France ne craint pas un roussin d’Allemagne. » Le 10, la division, qui, depuis le 18 juillet, est restée soixante-dix-huit jours au contact de l’ennemi et qui vient de le poursuivre sur 130 kilomètres, entre dans Château-Regnault, et le lendemain ses avant-gardes poussent au loin sur l’autre rive de la Meuse. Elles ont repris le contact : les fantassins se déploient, les artilleurs mettent en batterie. Une nouvelle court : c’est l’armistice.


CONCLUSION

Conclusion : la victoire. « O patrie ! ô concorde entre les citoyens ! » — Louange à tous nos allies, et à chacun d’eux selon la durée de son effort et selon l’ampleur de ses sacrifices ! Mais louange aussi, pour la part qui lui est due, à la douce France, à la forte France !


JOSEPH BEDIER.