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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 51.djvu/339

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LE
BUDGET DE LA TOILETTE
DEPUIS SEPT SIÈCLES

I
ÉTOFFES ET VÊTEMENTS

En ces jours difficiles, où la rareté et la cherté de toutes choses imposent à chacun des restrictions volontaires, dans les dépenses du vêtement, du linge et des divers accessoires du costume, est-il inopportun de nous distraire du présent en rappelant notre abondance et notre prospérité d’hier en ce domaine, telles que les avait faites le progrès du XIXe siècle ? Non, sans doute, puisque la gêne dont nous souffrons est anormale et passagère, et que nous comptons voir bientôt la production et, par suite, le bien-être revenir chez nous à leur niveau antérieur.


I

« En ma façon d’être vêtu et celle d’un paysan, disait Montaigne, je trouve bien plus de distance qu’il n’y a de sa façon à un homme qui n’est vêtu que de sa peau. » Cette distance, au XXe siècle, n’existe plus ; ouvriers et bourgeois ont semblable costume ; le pauvre même est « vêtu de pourpre et de lin, » comme le riche de l’Evangile, c’est-à-dire qu’il possède du linge et des habits de laine.