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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 51.djvu/447

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« Les forces morales lentement élaborées au cours des siècles vont manifester encore leur puissance : elles agiront, comme elles ont toujours agi dans le monde, pour la loyauté, pour la justice, pour l’idée que l’homme se fait de sa dignité. » Sur ces hauteurs, sur cette chaîne de faite des idéaux humains, la pensée de l’Extrême-Orient se confond avec celle de l’Occident.

La délégation japonaise avait proposé au contrat de la Société des Nations un amendement qui, dans sa pensée, devait figurer au préambule même du contrat, et dont le but était de reconnaître l’entière égalité des Nations contractantes. Cet amendement, bien qu’il eût recueilli à la commission préparatoire une majorité importante, n’avait pas, été définitivement accepté. Le baron Makino, second délégué du Japon, l’a de nouveau présenté à la séance plénière tenue par-là Conférence le 28 avril dernier. Il a exprimé son « poignant regret » de n’avoir pu obtenir l’unanimité nécessaire, mais il- s’est, en termes d’une grande noblesse, confié à l’avenir du soin de voir consacrer par la Société un principe si parfaitement conforme à son esprit et à ses statuts.

Sur le territoire de Kiao-tcheou repris à l’Allemagne par l’expédition japonaise de septembre à novembre 1914, et qui avait fait l’objet de la convention intervenue le 25 mai 1915 entre la Chine et le Japon, ou plutôt sur la procédure de restitution de ce territoire à la Chine, une divergence s’était élevée entre les deux États de l’Asie Orientale. Le Conseil des Puissances, après examen attentif de la question, s’est rallié à la conclusion que l’Allemagne devait renoncer en faveur du Japon à la cession à bail et aux avantages qui lui avaient été consentis par la Convention de 1898. Quant à la restitution du territoire de Kiao-tcheou à la Chine, elle demeure réglée par la Convention sino-japonaise du 25 mai 1915 et, en ce qui concerne les chemins de fer du Chan-tong, par les accords complémentaires du mois de septembre 1918, sauf certains détails accessoires à déterminer ultérieurement, s’il y a lieu, entre les gouvernements chinois et japonais sur l’exploitation et la police des dits chemins de fer.


A. GERARD.