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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/188

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Le 16 août, à neuf heures cinquante, le général Mangin fit savoir aux commandants de corps que l’attaque était retardée. Cependant, ce jour-là même, l’armée exécutait une série de coups de main pour s’assurer que la position avancée de l’ennemi était faiblement tenue. Puis dans la soirée, le général Mangin donna l’ordre aux 7e et 30e corps d’exécuter, le 17 août à cinq heures, une opération par surprise pour porter leur ligne sur le plateau au Nord d’Autrèches. L’attaque, déclenchée à cinq heures du matin, réussit ; à huit heures du matin, tous les objectifs étaient atteints. Sur un front de 5 kilomètres, on avait avancé en moyenne de 1 500 mètres.

Cette affaire confirma ce que l’on savait déjà de l’emplacement de la ligne de résistance principale de l’ennemi. Elle devait être située à 3 kilomètres environ en arrière, sur la coupure naturelle formée par le ravin Audignicourt-Vassens. Un observateur en avion avait vu des éléments d’infanterie, peu nombreux, qui venaient occuper des tranchées situées sur les pentes Sud de ce ravin, tandis que des éléments plus importants se dirigeaient vers les bois bordant au Nord ce même ravin. — Après l’affaire, la ligne passait à 500 mètres à l’Est de la ferme Puiseux, au Sud du Thiollet, à la tête du ravin descendant sur Autrèches, aux abords de la cote 151 et de la cote 128. On avait fait 240 prisonniers.

L’ennemi s’attendait à une suite. Dans la nuit du 17 au 18, il exécuta des tirs de contre-préparation sur les tranchées conquises. En effet, le général Mangin avait décidé une seconde attaque de caractère également préliminaire, destinée à compléter la première. Le 17, à quatre heures de l’après-midi, il réunit au château de Montauban les commandants de corps d’armée. Un ordre du même jour annonça que l’armée attaquerait le 18 sur tout le front au Nord de l’Aisne, afin de s’assurer la zone de couverture ennemie. L’attaque serait exécutée par les divisions en secteur. Autrement dit le 18e corps engagerait la 38e et la 15e ; le 7e corps la 55e le 30e corps la 128e ; le 1er la 162e.

Après une courte et violente préparation d’artillerie, ces quatre corps engagèrent l’action le 18, à six heures du soir, et atteignirent rapidement leurs objectifs. Sur un front de 15 kilomètres, la progression fut de 1 500 à 2 000 mètres. En fin de journée, le front passait par la croupe 127 (Sud de Carlepont),