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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/190

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reconstituer des réserves. Le 21, l’exploitation commença. Au 18e corps, Caisnes est enlevé dans la nuit, le mont de Choisy au jour, puis Cuts, Camelin et le Fresne. On a donc maintenant la totalité des plateaux, et on redescend dans la plaine basse de l’Oise. Les détachements de poursuite arrivent dans la matinée à Pontoise, puis à Varennes ; ils atteignent la ligne Brétigny-Quincy-Monicamp, où ils se heurtent à la résistance de détachements d’arrière-garde ennemis. Autrement dit, ils bordent l’Oise jusqu’au confluent de l’Ailette. Le 7e corps débouche également des plateaux et enlève à leur pied Blérancourt et Saint-Aubin. Le 30e corps est arrêté sur la ligne du plateau à l’Est de la ferme Locre, — ravin de Vezaponin. — A la gauche du Ier corps, la 11e division est arrêtée par les feux de flanc de la région de Bagneux, par les feux de front de la ferme Valpriez. La 127e échoue deux fois dans ses tentatives pour atteindre la chaussée Brunehaut, au Nord-Est de Villers-la-Fosse. La 72e division s’empare de Pommiers et progresse dans le ravin de Vauxrezis jusqu’à la maison de Pau.

Dans la nuit du 21 au 22, la 48e division (7e corps), qui est au centre de l’armée, arrive sur l’Ailette, entre Quincy-Basse et l’Avaloire. Ce coin est immédiatement élargi à gauche et à droite. Le 22, au soir, l’ennemi était rejeté à gauche sur l’Ailette et sur l’Oise, à droite sur les plateaux entre l’Ailette et Soissons. La ligne bordait l’Oise jusqu’à Pont-la-Fosse. On était aux lisières Sud de Brétigny, de Quierzy, de Guny, de Pont-Saint-Mard, tous ces points étant âprement défendus. Plus au Sud, la ligne passait par la ferme Bailly, la creute à 400 mètres au Sud, la ferme Mareuil, Bagneux, Villers-la-Fosse, Vauxrezis et Pommiers, tous ces points étant à nous. Le nombre des canons pris dépassait 200.

En somme, tout s’est passé comme si l’armée, pivotant sur sa droite, avait manœuvré par sa gauche sur l’Oise, puis par son centre sur l’Ailette. Par contre-coup, les positions de l’ennemi à l’Ouest de l’Oise, sur le front de Lassigny, deviennent intenables : la défaite de von Eben sur la rive gauche contraint von Hutier à reculer à son tour sur la rive droite. Le 21, il décolle devant le front de la 3e armée. Lassigny est pris le 21, le Piémont encerclé. On suit l’ennemi pendant la journée du 21 et la nuit suivante. Le 22 au matin, le contour apparent