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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/281

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L’ÉGLISE LIBRE
DANS L’EUROPE LIBRE

II[1]
LES NOUVEAUX HORIZONS

Le 8 novembre 1918, trois jours avant l’armistice, Benoît XV écrivait au cardinal Gasparri : « Nous avons donné récemment pour instruction à notre nonce à Vienne de se mettre en rapports amicaux avec les diverses nationalités de l’État austro-hongrois, qui viennent de se constituer en États indépendants. L’Eglise, société parfaite, qui a pour unique fin la sanctification des hommes de tous les temps et de tous les pays, de même qu’elle s’adapte aux diverses formes de gouvernement, accepte aussi sans aucune difficulté les légitimes variations territoriales et politiques des peuples. » Ce langage répondait aux traditions du passé romain ; il souriait aux promesses de l’avenir européen.

Et, de fait, l’Eglise romaine, face à face avec les morceaux de la monarchie dualiste, avec l’Allemagne défigurée, avec la Russie bouleversée, peut regarder, confiante, la scène nouvelle offerte à ses destinées. Elle cherchait le monde slave, elle cherchait l’Orient : le germanisme encombrait les deux routes. La voilà maintenant en façade sur l’immensité slave, aux abords de laquelle la Pologne ressuscitée fait pignon ; et ses prêtres, ses fidèles, sont d’actifs ouvriers de la vie publique dans ces

  1. Voyez la Revue, du 1er juillet.