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notions économiques et statistiques les plus élémentaires, les plus connues, les plus vulgarisées, celles qui ont déjà été reproduites cent fois dans tous les livres, articles ou conférences traitant le sujet de près ou de loin, en France aussi bien qu’à l’étranger. Nous sommes ainsi amenés à enfoncer une fois de plus des portes que Ton pourrait croire déjà largement ouvertes. Alors que la géologie se trouve entraîner de telles conséquences mondiales, on nous pardonnera de faire un instant de la géologie très élémentaire.

Quiconque a jeté les yeux sur une carte géologique de la France a pu remarquer comment, autour de Paris comme centre, les zones successives des terrains, des étages classés par ordre d’ancienneté, dessinent des courbes concentriques, accolées à l’Est, au Sud et à l’Ouest contre les massifs de l’Ardenne, des Vosges, du Plateau Central et de la Bretagne, dont la figuration sur cette même carte offre un aspect totalement différent. Chacune de ces zones bariolées, où l’on voit se succéder sur la carte trois gammes successives de bleu, de vert et de jaune, représente ce qu’on appelle « l’affleurement » du terrain en question, la bande suivant laquelle ce terrain apparaît à la superficie. Le même terrain fait défaut à l’extérieur de cette courbe bleue ou verte ; vers l’intérieur, il existe, mais invisible en profondeur. Cette disparition à la superficie n’empêcherait pas de le retrouver si on le désirait. Un sondage suffisamment profond, foré sur la place de la Concorde, rencontrerait à peu près tous les terrains dont les affleurements sont signalés depuis Paris jusqu’aux Vosges. On peut assimiler la disposition des couches, dans ce qu’on nomme « le Bassin de Paris, » à une série de cuvettes de plus en plus petites, qui furent jadis des surfaces planes, mais qui ont subi un emboutissage et, qui s’emboîtent aujourd’hui les unes dans les autres.

Le minerai de fer lorrain appartient à un de ces étages, et, comme tous les autres terrains stériles au milieu desquels il est encastré, il s’enfonce, depuis son affleurement qui jalonne en gros la ligne Longwy, Thionville, Metz, Nancy, de l’Est à l’Ouest, dans le sens de Paris. Plus on va vers l’Ouest, plus il faut donc descendre souterrainement pour le rencontrer et l’exploiter avec des difficultés croissantes, amenées en particulier par l’afflux des eaux. Ajoutons aussitôt que, dans ce terrain, la répartition des principes chimiques utiles ou nuisibles est