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établissements de jeunes filles, ce qui est la constatation d’un état de crise, ce qui n’en est pas la solution. Car, dans beaucoup de petits établissements du moins, comment deux enseignements parallèles peuvent-ils être organisés ? Mais, sur le caractère intangible du baccalauréat, on ne reprochera plus à la doctrine de manquer de netteté. La Fédération, les professeurs de l’enseignement secondaire préparant, et participant même maintenant aux examens du baccalauréat, a fait du baccalauréat sa chose. Défense d’y toucher, et défense de s’en passer.

Autour de ces discussions, dix-huit mois se passèrent. On fit déposer devant la Commission des personnes que l’on jugeait compétentes, puis celles qui se jugeaient elles-mêmes compétentes. On sollicita l’avis des maires, des Chambres de commerce. Les réponses, qui ne vinrent pas en très grand nombre, n’indiquent aucune direction nette de l’opinion. Les associations de parents demandent tout et le reste : l’éducation ménagère et le baccalauréat, l’allégement des programmes et des débouchés utiles. — L’administration, croyant sentir son projet compromis, en apporta un second. La Commission préféra le premier qu’elle décida de prendre comme base des délibérations ultérieures. En réalité, elle n’en fit rien. Et l’idée vint, qui eût dû venir plus tôt, de chercher d’abord quel serait le caractère du programme de l’enseignement des jeunes filles, et ce que l’on mettrait dedans : les études féminines ne doivent pas tout de même être déduites d’un examen, du baccalauréat, pour le nommer, posé a priori.

Des principes furent votés successivement qui, réunis, constitueront, si le Parlement les ratifie, la charte de l’enseignement secondaire féminin de demain. Voici les principaux : « L’enseignement des jeunes filles doit conserver une organisation et un plan d’études propres. » Ce principe exclut la thèse de l’identité de l’éducation masculine et de l’éducation féminine. Et il est confirmé par cet autre voté peu après : « Une place importante est faite, à titre obligatoire, aux enseignements féminins et à l’éducation physique. » Mais, avec des méthodes différentes, on doit aboutir à des grades de même valeur : c’est l’égalité dans la variété. « L’examen qui sanctionnera les études secondaires des jeunes filles donnera les mêmes droits que l’examen qui sanctionne l’enseignement secondaire