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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/202

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d’où les Français avaient été éliminés et qui, depuis 1910, étaient groupées, comme toutes les entreprises de pétrole allemandes, sous la direction d’une Société berlinoise, la Société allemande des pétroles (Deutsche Erdoel). Cette Société exploitait une concession de 45 000 hectares et raffinait le pétrole dans les trois usines de Pechelbronn, Biblisheim et Durenbach. Elle avait organisé, notamment, un système commercial assez adroit, fondé sur la multiplicité des produits fabriqués et sur la possibilité, en conséquence, de satisfaire tous les clients en faisant varier, non pas les prix, mais les qualités fournies. La répartition antérieure, qui subsistait a certains égards, comportait quelques autres affaires : la Société des mines de Pechelbronn, qui avait racheté, en 1905, à des Hollandais l’usine de Biblisheim ; la Société allemande de sondages (Walbourg) ; la fabrique d’huiles rhénane (Lauterbourg), etc. Cette empreinte allemande, qui était puissamment marquée sur toute cette industrie, va être supprimée par une transmission de la propriété à un groupement de capitaux français.

Les huiles extraites de Pechelbronn sont de qualités diverses et, comme toujours, les lentilles les plus rapprochées de la surface fournissent des produits épais, fortement paraffinés, pauvres en produits légers ; en sorte qu’on a été obligé de leur appliquer un traitement spécial, organisé dans l’usine de Durenbach ; mais il existe surtout des huiles de densité 875 à 890, propres à la fabrication des essences minérales, que l’on traite par des procédés divers de distillation. Le mélange intime des huiles avec une forte proportion d’eau salée est une des difficultés du traitement, même par des procédés récents.

Indépendamment des conditions spéciales amenées par la guerre, une exploitation de pétrole alsacienne comprend l’exécution de sondages, sur lesquels on installe une pompe dite canadienne, dont le balancier est actionné par un moteur électrique de manière à déplacer le piston inférieur d’un mouvement lent. Arrivé à la surface, le pétrole est envoyé dans des tuyaux communiquant avec les canalisations plus importantes qu’on appelle les pipe-lines et aboutit aux raffineries.

Dans l’usine de Pechelbronn, un premier groupe d’opérations vise à débarrasser le pétrole de l’eau, qui y est mélangée en Alsace dans la proportion d’un quart et qu’on ne peut éliminer