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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/298

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furent enlevées et qu’il fut chargé du commissariat de la guerre qui, à ce moment, paraissait encore de peu d’intérêt pour le bolchévisme. Il n’a jamais eu que peu d’influence sur la politique générale du bolchévisme.

Les noms des autres bolcheviks influents sont moins connus. Il y a des étrangers, comme Rakowski, juif roumain, et Radek, juif autrichien ; comme il y a aussi des Russes : Lunatcharsky, l’un des moins mauvais, qui s’occupe d’instruction publique ; Zinoviev, juif russe, proconsul de Pétrograde, l’un des pires, sanguinaire et poltron ; Krassine, ancien ingénieur de la maison Siemens et Schuckert à Berlin, représentant la tendance soi-disant modérée du bolchévisme ; Sverdlov, ouvrier ayant reçu une certaine culture à l’étranger, propagandiste violent, chef de la gauche bolchéviste (il est mort depuis) ; Rykov, absolument nul, mais chargé de la présidence du Conseil de l’Economie nationale, Conseil qui doit diriger, en principe, la production et la distribution des biens de la « Commune Panrusse ; » Krestinsky, petit avocat de Pétrograde, commissaire des Finances, insignifiant et incapable, signant sans observation les ordres d’émission de papier-monnaie ; Tchitchérine, homme d’une valeur tout à fait secondaire, mais qui, en sa qualité de membre d’une des meilleures familles de la noblesse russe, est considéré comme « homme du monde » et capable, par ses manières, de ne point blesser la morgue des diplomates étrangers, etc., etc. Ce sont là les initiés du bolchévisme ; quels qu’ils soient, ils sont très disciplinés, ne se querellent pas trop entre eux et ont la pleine confiance de Lénine, puisqu’ils ne sont pas venus, comme le second groupe des bolcheviks, s’associer simplement aux vainqueurs, lors du coup d’Etat, mais ont participé à l’action bolchéviste, quand personne ne pouvait rêver son succès foudroyant de 1917.

La seconde couche bolchéviste est composée de ceux qui, dans les capitales et en province, ont participé au coup d’État, de tous ces gens qui prêchaient la désertion dans l’armée et le pillage dans la campagne, qui assassinaient les officiers et les « bourgeois, » s’emparaient des caisses publiques, arrêtaient et jetaient en prison les « suspects » et accomplissaient, en général, toutes les besognes ignobles de la première heure du bolchévisme.

On pourrait trouver, peut-être, parmi ces bolcheviks du