Aller au contenu

Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/337

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un essai de défense, puis le corps italien, le relevant à Nizy même, continuait la marche vers le Nord. Rethel tombait, le 6, entre les mains du 4e corps ; le 2e corps colonial se portant sur la route de Seraincourt à Ecly et la voie ferrée, enlevait une batterie, progressait sans éprouver de résistance sauf de quelques uhlans qui furent dispersés ; le 21e corps s’avançait jusqu’à Jarry où l’on réduisait à coups de canons des nids de mitrailleuses. La 5e armée atteignait, en somme, le soir du 6, la ligne Corny-Dommery-Château-Porcien et Maimbressy.

C’est là qu’elle donnait la main à l’armée Humbert. Celle-ci ayant refoulé, le 5, dès l’aube, les arrière-gardes ennemies, allait, en ces deux jours, avancer vers le Nord de 20 kilomètres sur un front de 25. Précédées de la cavalerie, les divisions marchaient sans rencontrer de résistance sérieuse. Le 5, elles étaient sur un front Dizy-le-Gros-Boncourt-Bercy-lès-Pierrepont-La Neuville-Bosmont-Marle-Marcy-sur-Marle et Neuville-Housset ; le 6, elles atteignaient Rozoy-sur-Serre, Magny, Rueil, Renneval et les hauteurs au nord de la Serre ; elles pénétraient, au milieu des acclamations, dans Vervins libéré.

Les troupes de la 3e armée s’y rencontraient avec celles de la 1re, car Debeney, qui était, à 6 à 30, entré à Guise, avait occupé, ce jour-là, Iron, Andigny, Le Herie, Sains-Richaumont, atteint en fin de journée le front Neuville-Housset-Colonfay-Wiege-Faty-Crupilly-Esqueheries-Barzy, et poussait vigoureusement son armée vers l’Est, traversant les forêts de Nouvion et du Rjgnaval, remontait l’Oise de Proisy à Autreppe et tenait, ce soir-là, sur tout le front la grande route nationale de Vervins à Avesnes. Félicitant ses troupes des combats livrés depuis vingt jours, il s’écriait : « Vous sentiez que les camarades tombés en 1914 sur ce même champ de bataille de Guise tressailliraient d’orgueil en voyant passer leurs vengeurs. »

Si le champ de bataille de Guise pouvait inspirer de tels sentiments, c’est avec des sentiments tout pareils que les Britanniques, eux, s’avançaient vers la région de Mons. Le Maréchal qui décrit ce « retour à Mons, » s’était juré, si la grande guerre devait bientôt finir, de la finir là où, en un jour de malheur, il l’avait commencée, et il poussait ses troupes vers l’Est et le Nord-Est avec la plus grande vigueur.

Rawlinson devait marcher sur la région d’Avesnes. Le