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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/343

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traquée essayait de débucher. Or, il fallait qu’à toute force elle fût, avant la fin de cette semaine historique, acculée et forcée.

Foch allait, le 9, sonner l’hallali.


LE DERNIER EFFORT
9-11 NOVEMBRE

Le 9 au matin, les armées alliées, toutes en mouvement, s’apprêtaient à vaincre, sur l’énorme demi-cercle que, de Sedan aux abords de Gand, dessinait la poursuite, la dernière tentative de résistance faite par l’ennemi. Le maréchal Foch entendait que celle-ci fût, par un suprême effort, partout brisée.

Le 9, à 14 h. 30, partait, à destination des généraux Pershing et Pétain, du maréchal Haig, du général Degoutte, le télégramme suivant : « L’ennemi, désorganisé par nos attaques répétées, cède sur tout le front. Il importe d’entretenir et de précipiter nos actions. Je fais appel à l’énergie et à l’initiative des commandants en chef et de leurs armées pour rendre décisifs les résultats obtenus.

« Signé : Foch. »

C’était la charge sonnée de haut.


Le Maréchal avait les meilleures raisons de hâter encore une poursuite qui, ralentie le 8, avait été cependant si magnifiquement menée.

Le 6 novembre, il avait fait connaître au général Debeney que des parlementaires allemands se présenteraient probablement sur le front de l’axe Givet-Chimay-Fourmies-La Capelle et lui avait donné à ce sujet des instructions très précises.

Le Maréchal venait d’être armé de pleins pouvoirs pour traiter de l’armistice. Le président Wilson ayant, enfin transmis la demande allemande, les gouvernements alliés avaient remis au commandant en chef de leurs armées le pouvoir d’en traiter directement avec les parlementaires que le gouvernement ennemi était invité à envoyer à nos avant-postes. Ces parlementaires étaient aussitôt partis de Berlin.

Le 7, à 20 h. 15, ils s’étaient présentés aux avant-postes du 31e corps de la 1re armée française à Haudroy. C’était par