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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/530

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LE ROI LOUIS XVII

I


Ce récit de la captivité du petit Roi du Temple se distingue de nombreux ouvrages traitant du même sujet en ce qu’il n’emprunte rien qu’aux documents officiels et aux témoignages autorisés, négligeant à dessein les émouvantes et suspectes légendes sous lesquelles disparait trop souvent la trame de cette douloureuse histoire. Ce n’est pas dire qu’on ne se permet aucune déduction : les lacunes sont nombreuses en cette confuse chronique et pour en exposer sans trop d’interruption les péripéties, il faut bien parfois avoir recours au subterfuge du raisonnement ; encore n’en a-t-on usé qu’avec réserve et par nécessité, préférant, à défaut de certitude, l’aveu de l’indécision aux affirmations téméraires. Du rapprochement de ces présomptions et de ces faits indiscutablement authentiques résulte une solution nouvelle de ce que Louis Blanc appelle le Mystère du Temple ; solution partielle, mais inattendue, qui étonnera peut-être les lecteurs, qui en choquera quelques-uns, qui, on doit le craindre, ne satisfera complètement personne, puisqu’elle ne conduit pas au terme désiré. Elle présente, du moins, cet avantage d’une connexité rigoureuse avec ce que l’on sait de l’histoire du Temple et elle restitue à l’enfantine figure du Roi Louis XVII la place trop méconnue qu’elle a inconsciemment tenue dans la politique de la Révolution[1].

  1. Pour ne pas encombrer les pages de la Revue, on a supprimé ici l’indication des références, espérant que le lecteur voudra bien accorder crédit provisoire aux allégations qui pourraient surprendre, et l’on a seulement conservé quelques notes indispensables à la complète intelligibilité du récit.