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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/821

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de placés, environ ; il ne s’agit plus que de tracer les rues et (de faire) les conditions. Or, moi, mon choix est fait comme emplacement.

J’ai, du moins jusqu’à présent, dans mon jardin, une magnifique ruine de temple grec, au bas duquel est un petit lac, avec rochers, etc., d’une magnificence royale. Ça et de beaux arbres, ce sera notre jardin.

Ça n’a pas coûté moins de cent mille francs. C’est ce qu’il y a de plus beau dans la Folie Monceaux et ce serait vraiment un monstre que de la démolir. Claret me bâtira la charmante maison dont tu verras le plan. Entre la maison et la ruine circulaire, il y aura une pelouse. Il n’y aura certes pas deux habitations comme la nôtre à Paris. Et tout cela pour cent mille francs, ou peut-être pour rien. Je me prépare comme si cela devait coûter les cent mille francs. Mais, d’ici à un mois, peut-être, saurons-nous à quoi nous en tenir. Ah ! quel jour pour moi que celui où je ne devrai plus rien, et où je posséderai une belle habitation ! Il n’y aura pas de plus beau (jour), (hormis) celui de notre mariage ! Hugo a acheté un demi-arpent ; les Jésuites ont acheté trois arpents, trois cent mille francs, et ils bâtissent une église ; elle sera à deux pas de notre maison. Tu vois que je connais les convenances. Plon doit donner un million au Roi, d’ici au 15 mars.

Avec de tels intérêts et de tels travaux, je ne voudrais pas être éloigné de plus de cent vingt ou cent cinquante lieues de Paris. Voilà pourquoi je demande Aix(-la-Chapelle), Francfort ou la Suisse. De tout cela ce que je préférerais ce serait la Suisse.

Plon a pour cinq cent mille francs de placé ; si Claret lui place pour cinq cent mille francs, il peut payer le Roi et il a huit ou dix arpents de bénéfice. Voilà pourquoi son métier n’est pas de chercher les bénéfices que peut faire Claret, de même que l’affaire de Claret n’est pas de vendre au prix réel, car il faudrait attendre trop longtemps ; il faut donner beaucoup à gagner à ses acquéreurs.

L’arpent, là, vaut deux cent cinquante mille francs environ. Ces arpents se composent de mille toises et la toise vaut deux cents francs dans le haut du faubourg Saint-Honoré. Aussi le Roi ne veut-il pas fixer de prix à Pion pour les vingt-cinq arpents qui restent à vendre ; il en veut déjà deux millions cinq