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Je ne puis pas partir avant les premiers jours de février, car j’ai tous les Paysans à faire. J’ai vu hier Bertin pour remettre à huit mois les Petits Bourgeois. Ainsi je serai (près de toi) sans soucis, avec seulement les deux dernières parties des Paysans à faire.

Je ne t’écris plus à Dresde et ne t’adresse plus rien là. Tu auras la Com (édie) hum (aine) par la poste, sans frais. Ainsi, tu auras tout ce que tu veux lire. Seulement, dis-moi ce qui te manque.

Soigne-toi bien ; sois bénie entre tous les louloups pour ta gracieuse diligence et accours.

La fin de Béatrix a un succès prodigieux et sur lequel je ne comptais guère. Il me faut faire encore une œuvre de cette dimension pour ajuster mes affaires.

Adieu. J’attends une lettre de Francfort pour t’écrire. J’ai pensé à toi sur toute cette route ; à tous les paysages, à toutes les stations, tu peux reprendre des larmes et t’en faire des perles joyeuses, puisque tu les changes en plaisirs. Partout ton souvenir est écrit : à Eisenach, où tu relayeras sur une petite place ; à Erfurth, je causais avec ma Lididda, et je lui disais, tout comme Louis XI à sa bonne Vierge :

« Sois bénie, comme tu es aimée, et trouve ici toutes les fleurs d’un amour toujours jeune et toujours entier. »

A bientôt. Je t’engage à aller toujours, à avoir des provisions dans ta voiture et à ne t’arrêter qu’à Francfort, car cela ne te fera que deux jours et deux nuits de route, et ta voiture. tes provisions seront meilleures que les auberges. Francfort, pour les communications, vaut à peu près Genève.

Mille tendresses et adieu.


III


A Madame Hanska, Hôtel de Saxe, à Dresde.


(Passy,) 14 (janvier 1845.)

Ma minette chérie, j’ai reçu ta lettre du 4 janvier, par laquelle tu me dis avoir cédé à ta petite Anna et rester jusqu’à la fin de janvier à Dresde. Je ne vois là-dedans que l’intérêt de ta santé ; tu fais donc bien.

Voilà qui est convenu ; tu partiras alors dans les premiers