Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/316

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Parmi les divinités célestes, Anu et Antu [1] occupent le premier rang. De leur union, est issue la déesse Istar. Le couple divin habite le sommet du ciel. Anu est regardé comme le père des dieux. Il est l’auteur de la vie et de l’intelligence. Il ordonne, en effet, à la déesse Aruru de créer Eabani, son serviteur [2], et, lui-même, crée de ses propres mains le taureau divin ; il inspire, en outre, à Gilgamès, l’esprit de sagesse. D’humeur débonnaire, puisque, sur la prière des gens d’Uruk, il procure à Gilgamôs un compagnon, il est faible, seulement, et ne sait pas résister aux caprices de sa fille, Istar. Anu était à Uruk l’objet d’un culte particulier. Dans cette ville, son séjour favori, son sanctuaire préféré, il possédait un verger, auquel un maître jardinier était spécialement préposé. Quant à la déesse Antu, on ne la séparait pas, sans doute, de son mari, dans les honneurs qui lui étaient rendus. Mais elle paraît, en outre, avoir été honorée dans l’antique Surippak.

Istar [3], désignée aussi sous le nom de Nana, la fille d’Anu et d’Antu, est la déesse de la guerre. Mais elle apparaît, avant tout, comme la Vénus babylonienne : une déesse fantasque, unissant en elle tous les contrastes, à la fois tendre et cruelle, accessible à la colère comme à la pitié. Ainsi, voyons-nous cette déesse,

  1. Anu et Antu : II, II, 16-32, 33 ; II, III, 4, 31 ; II, IV, 36-37, 44 ; II, V, 22, 27-28 ; VI, 64, 82-86, 87-91, 92-100, 101-106, 107-114 ; XI, 15, 115, 163-164 ; (?), (?) g, 20.
  2. Eabani est qualifié à la fois de kisir an-ninib II, II, 35, et de kis i sa an-anim II, III, 4,31. Il semble, d’après cela, que l’on pourrait établir une équation entre Anu et Ninib. Cf. Alf. Jeremias : Izdubar-Nimrod, p. 46.
  3. Istar : II, IV, 36-37, 44 ; VI, 6-21, 22-79, 80-81, 82-86, 87-91, 92-100, 101-106,107-114, 174-177, 178-183, 184-186 ; XI, 117-124, 325, 327,328 ; (?), III b, 17, 18-26. Cf. Alf. Jeremias : Izdubar-Nimrod, p. 57-66.