Page:Revue des religions, Vol 2, 1892.djvu/62

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celui que tu as conduit, le corps couvert de pustules, les chairs rongées par la lèpre. Prends-le, Amel-Ea, mène-le au bain. Tout d’abord, qu’il lave lui-même sa plaie, jusqu’à la rendre brillante comme du métal, qu’il se défasse de sa lèpre et livre aux flots cette dépouille. Puis, qu’il ait soin d’entourer sa tête d’un bandeau neuf. Quant au voile qui recouvre sa nudité, qu’il ne le renouvelle point avant d’arriver à Uruk. Là seulement, il lui sera loisible de mettre un voile tout neuf. » Ce dont Amel-Ea s’acquitta avec un soin scrupuleux. Gilgamès d’ailleurs s’y prêta sans se faire prier et accomplit point par point les indications de Samas-napistim [1].

La purification une fois terminée, Gilgamès monta sur le vaisseau à côté d’Amel-Ea, et tous deux, de concert, mirent le bac à flot. Ils étaient prêts à partir, lorsque sa femme dit à Samas-napistim, l’Éloigné : « Voici que Gilgamès, à la suite d’un long voyage, durant sa halte, a été grièvement malade. Voyons, le laisseras-tu s’en retourner ainsi dans son pays sans lui avoir rien donné ? » Gilgamès, entendant cela, vite avait saisi l’aviron et poussé son bac vers la rive... Samas-napistim prit la parole à son tour et dit au héros : « Gilgamès, à la suite d’un long voyage, durant ta halte, tu as été grièvement malade. Allons, avant que tu retournes dans ton pays, quête faut-il donner ? Tiens, Gilgamès, je vais te découvrir le mystère et te révéler le décret des dieux. Cette plante, vois-tu, qui ressemble à l’épine et dont la baie a une forme pareille à la tête de la vipère, elle procure la vie à qui la possède [2]. »

  1. Tab. XI, l. 248-271.
  2. Tab, XI, l. 272-286. — Les l. 287-293 sont incomplètes sur l’original. Ces lacunes empêchent de savoir exactement le rapport de leur contenu avec ce qui précède et ce qui suit.