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Page:Revue pédagogique, année 1920.djvu/278

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Une Œuvre espagnole d’éducation.

La Fondation Gonzalez Allende de Toro.

Don Manuel González Allende naquit à Toro, province de Zamora (Espagne), le 15 janvier 1778, et mourut à Madrid le 27 décembre 1847. C’était un philanthrope éclairé et un esprit libéral. Entré dans la vie politique au lendemain de la révolution de 1820, comme député aux Cortes, il y déploya une activité sans éclat, mais incessante, et toujours inspirée par le souci des intérêts du peuple et des droits du pouvoir civil : quoique sincèrement catholique, il avait une conception toute laïque de l’État. Partisan de la liberté individuelle, il se fit le défenseur de la presse, qui doit être, disait-il, « indépendante de toute autorité, civile, ecclésiastique ou militaire ». Dans le même esprit, et convaincu que l’ignorance est la principale cause de la misère matérielle et morale, il se préoccupa de bonne heure de l’éducation populaire, qu’il aurait voulu voir organiser sur un plan d’ensemble comme celui de 1813 (Plan general de Instrucción pública) qui, en 1821, en était encore à attendre la discussion. À plusieurs reprises, il revint sur cette importante question, à laquelle il consacra sa suprême pensée, léguant sa fortune à sa ville natale pour la création de trois écoles primaires destinées à recevoir trois cents enfants, dans la proportion de cent filles et deux cents garçons.

Toutefois, la ville de Toro ne devait entrer en jouissance de l’héritage qu’après la mort de deux usufruitiers dont le dernier ne disparut qu’en 1880. À cette date pouvaient s’exécuter les volontés du testateur. Elles ne devaient l’être, cependant.