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L’INSTRUCTION OBLIGATOIRE EN ALSACE-LORRAINE.



La question de l’instruction obligatoire va de nouveau être mise à l’ordre du jour en France, puisqu’elle figure dans le projet de loi qui doit être débattu à la Chambre. Ce sera, sans contredit, pour la dernière fois que cette question sera mise en discussion ; car elle est de celles dont on peut dire qu’elle est mûre et jugée d’avance. L’opinion publique la considère à juste titre comme une affaire d’une importance capitale, dont la solution ne saurait plus être ajournée.

On n’a pas oublié les débats longs et passionnés auxquels l’obligation scolaire a donné lieu en 1850, 186, 1873 et particulièrement en 1865. M. Duruy a publié, à cette époque, un remarquable Rapport qui, avec un ouvrage plus récent de M, Charles Robert, restera le travail le plus complet, le plaidoyer le plus éloquent qui aient été faits en faveur de l’instruction obligatoire.

De toutes Les réformes scolaires, aucune n’a rencontré plus d’opposition, aucune n’a tant passionné les esprits, aucune n’aura demandé plus de temps pour être adoptée que celle de l’obligation. Décrétée d’abord par la Convention, elle n’avait cessé d’être agitée, depuis 1830 jusqu’à nos jours, devant la Chambre des Pairs, et plus tard devant le Corps législatif et le Sénat. À mesure que l’obligation gagnait du terrain chez les peuples voisins, et portait des fruits qui mûrissaient aux yeux de tous, elle a trouvé en France des défenseurs éloquents et infatigables. Il suffit de nommer Cousin, Carnot, J. Simon, Barthélemy Saint-Hilaire, Ch. Dupin, le général Morin, E. Rendu, Ch. Robert,