Page:Revue pédagogique, second semestre, 1884.djvu/172

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été faite trop tard. Les frères se seraient trouvés très honorés, auraient-ils répondu, d’être placés sous le pavillon français ; mais ils avaient été comblés de tant de prévenances par le comité d’organisation que c’eût été mal reconnaître ses bontés. De plus, ils préféraient garder leur autonomie, d’où ressortaient, pour eux, certaines dispositions dans l’arrangement et l’aménagement de leurs produits. Toutefois, notre commissaire M. Buisson, frère du directeur de l’enseignement primaire, s’est montré invariablement plein d’égards et de courtoisie envers les frères, leur faisant même de fréquentes visites pour examiner de près et à loisir les divers objets qu’ils avaient exposés. »

Nous reproduisons ces diverses parties du texte de M. Audley, sans nous charger, bien entendu, de les mettre d’accord entre elles et avec la logique.

Le reste de l’article est un éloge des livres, des méthodes et de l’exposition des frères. M. Audley dit que le comité d’organisation de l’exposition de Londres a adressé une de ses premières lettres d’invitation aux frères des écoles chrétiennes, « classés, de l’aveu universel, parmi les premiers éducateurs du globe », et il lui a été assuré que le jury d’examen est en voie de décerner à l’institut des frères la grande médaille d’honneur, médaille à laquelle viendraient s’ajouter d’autres médailles d’or attribuées à diverses branches de leur exposition. » Peut-être trouvera-t-on quelque peu étrange cet escompte public d’une récompense qui, même si elle devait être réellement décernée, ne prouverait évidemment pas au public impartial que les frères des écoles chrétiennes soient « les premiers éducateurs du globe ».

L’instruction publique en France, d’après les cahiers de 89, par M. Edme Champion (Revue internationale de l’enseignement, no du 15 juillet). — Dans une étude très modérée de fond et de forme, M. Edme Champion fait remarquer que, si l’état de l’instruction publique en France avant 1789 avait été aussi satisfaisant que certaines personnes le disent, les cahiers de 1789, résultat d’une libre, sincère et large enquête, ne seraient pas, comme ils le sont, remplis de doléances. En ce qui concerne l’enseignement primaire, « on a soutenu, dit M. Champion, que cet enseignement n’existait pour ainsi dire pas dans l’ancien régime ; on a soutenu aussi qu’il florissait et que la Révolution avait seule empêché, il y a cent ans, les progrès qui s’accomplissent aujourd’hui. La vérité, comme il arrive d’ordinaire, se trouve entre ces deux extrêmes. » Les documents tirés des cahiers de 89 montrent, en effet, d’après les textes cités par M. Champion, qu’il existait un enseignement primaire dans la plupart des villes et dans une partie des campagnes, mais que, dans une autre partie des campagnes, il faisait complètement défaut ; que les villes elles-mêmes ne le recevaient pas toutes. D’autre part, les maîtres