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II

Divisions de la physiologie générale.

Tout être est formé d’appareils, d’organes, de tissus et de cellules. Chaque appareil, chaque organe, chaque tissu a sa fonction ; par exemple il y a l’appareil respiratoire, et, dans l’appareil respiratoire, le larynx, le poumon, le diaphragme, le nœud vital, tous organes qui ont, les uns et les autres, leur rôle bien déterminé. De même, dans l’appareil de la vision, il y a l’œil organe, avec des tissus constituants, celui de la cornée, de l’humeur aqueuse, de l’iris, des procès ciliaires. Mais, quelle que soit la diversité de toutes ces parties, appareils, organes, tissus, au fond c’est toujours un composé de cellules vivantes. Eh bien, ces cellules, tout en ayant des fonctions spéciales, diversifiées, n’en ont pas moins des fonctions communes, dépendant de leur nature cellulaire.

Il est donc des fonctions communes à toutes les cellules et d’autres fonctions spéciales à certaines cellules ; ces fonctions de la cellule, communes ou spéciales, sont toutes du ressort de la physiologie générale.

Or les fonctions communes peuvent se ramener à un groupement peu compliqué ; car les fonctions de l’être se retrouvent dans les éléments simples qui le composent, nutrition, irritabilité et reproduction. (Nous rangerons la reproduction dans les phénomènes généraux, quoique le plus souvent la reproduction soit dévolue à certaines cellules spéciales.)

À la vérité toute fonction cellulaire, qu’il s’agisse de reproduction ou d’irritabilité, est un phénomène de nutrition. En effet, si, comme nous essayerons de le prouver, la reproduction et l’irritabilité sont des phénomènes d’ordre chimique, ce sont des phénomènes de nutrition[1].

  1. Les fonctions de reproduction sont sans doute aussi des phénomènes chimiques ; qui sait si un jour des réactions chimiques ne nous expliqueront pas tout ce qui se passe dans la cellule suivante fécondée ? Mais nous n’en sommes pas encore là, et jusqu’à présent les observations admirables qui ont été faites sur l’embryogénie sont du ressort de l’anatomie générale, plutôt que de la physiologie. Nous n’avons donc pas à les faire rentrer dans le cadre de notre programme.

    Quant à l’hérédité, et à tous les phénomènes curieux qui s’y rattachent, c’est une élude qui relève de la biologie générale.

    Ces classifications sont évidemment arbitraires. Dans la nature tout est confondu : anatomie, morphologie et physiologie. Mais, dans une étude didactique