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Page:Rivaudeau - La doctrine d’Epictète stoïcien.djvu/79

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contre l’intention de l’aucteur. » Rivaudeau ne ménage donc point ses critiques à celui qui avait été pourtant un précurseur dans cette voie de vulgarisation d’Épictète, où il s’engage luimême. Pourquoi se montre-t-il si sévère ? Nous l’avons vu, il y a divergence de vue entre le philosophe que fut Politien et le moraliste réformé, mais il y a aussi rivalité d’humaniste. Rivaudeau a l’orgueil de ces humanistes de la Renaissance, qui ont la joie d’avoir en leur possession un bon manuscrit dont ils peuvent donner la primeur au public émerveillé. L’auteur ne nous a point caché ce sentiment, puisqu’il le confesse très nettement dans sa préface, et dans un certain sens nous allons montrer que cet orgueil était fondé. Rivaudeau a fait vraiment dans ‘sa traduction, en même temps qu’oeuvre de bon philosophe, œuvre originale.

Nul n’a plus que lui le sens strict,des mots. Dès le chapitre premier, il explique la traduction qu’il a donnée du Twv cvxwv, entre les choses humaines, ainsi que celle des mots b^r, et opeÇiç Il se met sur ce point d’accord avec les Latins, et parmi ceux-ci avec Cicéron ! D’ailleurs, s’il prend quelque liberté avec le texte, ce n’est pas sans réflexion. Au chapitre VII, xoû itXoiou ^aôopjjuaôàv-roç traduit littéralement, signifie bien, en effet, que le vaisseau a touché au port ; or, Rivaudeau n’admet point le mot port avec une femme et des enfants, l’on ne peut jamais arriver au port, dit-il. Le raisonnement paraît quelque peu spécieux ; nous ne le discuterons pas ici, nous ne le donnons que pour justifier les intentions de Rivaudeau, qui compte bien restituer un texte exact, non seulement en traduisant mot à mot, mais en suivant aussi les indications du bon sens.

Aucun détail ne lui échappe. Au chapitre IV, Politien avait désigné par le mot irrorantes, ceux qui, au bain, vous jettent de l’eau. Rivaudeau n’accepte point ce terme, car il convient aussi bien à ceux qui le feraient par métier qu’à ceux qui le feraient méchamment. Ses corrections grammaticales sont presque toujours justes. Il a raison au chapitre 7 de considérer dans b yépwv le comme superflu ; de vouloir au chapitre 20 remplacer le^e <rffiq qui n’a aucun sens, par [ayj çyîç de corriger au chapitre 27