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Page:Rocco - Alcibiade enfant à l’école, 1866.djvu/33

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ALCIBIADE


attrayant éclat ; nuancés d’ivoire et de rubis, bleus comme l’azur, rayonnants, bien proportionnés, pleins de noblesse et de grâce, ils dardaient plus de flêches d’amour au cœur de ceux qui les voyaient, qu’ils ne reflétaient eux-mêmes d’images des objets extérieurs. Son front large et majestueux était pur et serein comme une belle matinée de printemps ; ses joues, où les roses se confondaient aux lis sur un visage plein et ovale, surpassait en attraits les délices des jardins de Tempé.

Le corail animé qui, sur ses lèvres divines, répandait avec une juste proportion ses teintes rougissantes (ô cruelle puissance de l’amour !), aurait invité aux baisers les statues insensibles et leur aurait fait puiser la vie à leur contact. Les perles orientales qui, rangées en ordre dorique, étincelaient dans sa bouche divine, délicatement effleurées par une langue fluette et purpurine, invitaient non pas les abeilles à y faire leur miel, mais les dieux du ciel à venir y cueillir l’ambroisie de leurs banquets divins, et à y composer la cire céleste, pour leurs éternels foyers de gloire. Et comment les étoiles