Page:Rocheblave - Pages choisies des grands ecrivains - George Sand.djvu/31

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de la loi de progrès, poursuivie d’étape en étape de la Terre en le Ciel. Enfin, à voir la part active prise par George Sand au mouvement de 1848, on est tenté d’en faire l’élève de Ledru-Rollin ; il est aussi possible, facile même de remarquer l’influence de grands artistes dans des œuvres comme Consuelo, la Comtesse de Rudolstadt, et les nom de Chopin, de madame Viardot se présentent d’eux-mêmes à la pensée s’il s’agit de musique, celui de Mickiewicz s’il s’agit de poésie, celui de Delacroix s’il s’agit de peinture. Ces rapprochements prouveraient, semble-t-il, que la vie intellectuelle de George Sand offre le reflet changeant d’influences masculines qui se jouent à la surface d’une trame unie et solide, mais sans couleur propre : et plus d’un critique n’a pas manqué de reprendre à son compte le mot trop spirituel de madame de Girardin : « Cherchez l’homme ! »

Il s’en faut pourtant beaucoup que ce mot soit juste. D’abord ces influences, si reconnaissables soient-elles, n’ont jamais pesé sur l’œuvre de George Sand au point d’en altérer la nature, et de déformer ce type du roman idéaliste qu’elle avait conçu et réalisé dès le coup d’essai d’Indiana et de Valentine. Si l’on considère, d’autre part, que, sous d’apparentes variétés, l’œuvre romanesque de George Sand est d’une homogénéité et d’une cohésion parfaites, au point que celle de nos écrivains les plus uns, Jean-Jacques et Balzac par exemple, n’est pas plus homogène que la sienne, on accordera qu’il fallait une rare puissance d’assimilation pour fondre en un tout harmonieux des idées de prove-