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Cette tentative d’établissement des libres enfants de la république helvétienne en Canada est une page inconnue de notre histoire. La Grande Anse, devenue aujourd’hui Sainte-Anne de la Pocatière, n’a gardé aucune trace du Canton des Suisses Fribourgeois. Mais si les Tisseau, les Guencherard, les Cahusin, et les Rimé sont disparus sans faire souche, les Miville, en revanche, sont très répandus, dans le district de Kamouraska, sous le nom de Miville-dit-Déchênes. Un des fils de Pierre, Jacques Miville, fixa sa demeure à la Rivière-Ouelle et c’est de lui que descend cette nombreuse famille. Pierre Miville ne paraît pas avoir abandonné la côte de Lauzon et il devint seigneur du lieu appelé Bonne Rencontre, dans la seigneurie du Saut de la Chaudièré[1].

Le peuplement de la côte de Lauzon s’opéra lentement. Le sol rocheux de la falaise qui borde le fleuve était moins propice aux défrichements que les prairies plantureuses de Beaupré. L’ile d’Orléans, par sa position au milieu

  1. Greffe de Becquet — le 2 nov. 1683 — Un des descendants de Pierre Miville est mort à la Louisiane, en 1826, à l’âge de 120 ans (L’abbé Ferland). La femme de Pierre Miville est vraisemblablement la première personne qui fût inhumée dans le cimetière de la Pointe Lévy (en 1676). Il est dit aux registres qu’elle fut inhumée à Lévis dans le cimetière de l’église qui se fait (qui se construit) en la dite côte de Lanzon.