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défèrent pour ses faits d’armes et son courage, s’écrie : « Qu’ils soient amis ou ennemis, il n’importe, je remarque à leurs traces qu’ils ne sont pas en plus grand nombre que nous. Avançons et ne craignons rien. » À peine ont-ils fait un mille de chemin, que l’ennemi, caché dans les grandes herbes et les broussailles, se lève avec de grands cris et décharge sur les canots une grêle de balles.

Le bruit des arquebuses effraye si fort une partie des Hurons, qu’ils abandonnent leurs canots et leurs armes pour se sauver au fond des bois. Le jeune Français, qui se trouve à l’arrière-garde, les suit. Heureusement, cette première décharge n’a fait aucun mal ; un Huron seulement a eu la main transpercée et quelques canots sont brisés en éclat. La petite expédition ne compte plus que douze à quatorze combattants. On se bat vaillamment, lorsqu’une bande de quarante Iroquois en embuscade de l’autre côté du fleuve vient fondre sur ceux qui résistent encore. Écrasée par le nombre des ennemis qui reçoivent toujours du renfort, cette poignée de braves perd courage. Ceux qui sont les moins engagés sont contraints de fuir, abandonnant leurs camarades dans la mêlée. René Goupil, qui n’est plus soutenu de ceux qui le suivent, est