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Page:Roy - L'épluchette, contes joyeux des champs, 1916.djvu/49

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L’épluchette


Chien qui aboie ne mord pas

Gros-Jean, un jour, allait livrer
À messire notre curé
Un gros sac de pommes de terre.
Lorsqu’il arrive au presbytère,
Un dogue furieux en sort
Et contre Gros-Jean jappe fort.
L’air mauvais du chien en impose
À notre bonhomme qui n’ose
Plus avancer. Il crie alors,
Et le curé paraît dehors.
— N’ayez pas peur, dit-il, le verbe
Encourageant ; vous savez bien,
Voyons, ce que dit le proverbe :
« S’il aboie, point ne mord, le chien ? »
— Pardine ! fait Jean, l’air superbe,
Vous, vous l’connaissez, l’proverbe,
Et pis moé, j’le sais itou,
Mais j’cré qu’vot’ chien l’sait pas du tout !