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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/419

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numéro frappé sur du plomb, et correspondant avec un catalogue.

Tel est le sommaire de la manutention actuelle des pépinières qui sont conduites par des jardiniers éclairés, par exemple, de celle qu’on suit dans les établissemens confiés à ma surveillance. Il auroit, sans doute, été désirable pour la plupart des lecteurs, que je fusse entré dans une plus grande quantité d’applications des principes qui y sont développés ; mais les bornes de cet Ouvrage ne me l’ont pas permis. Il en est de même de la théorie des procédés que j’ai été obligé, par la même raison, de passer sous silence ou de n’indiquer que d’une manière très-légère. Un traité des pépinières rempliroit seul, même sans verbiage, plusieurs volumes comme celui-ci, si on vouloit y faire entrer tous les élémens sur lesquels il doit reposer. C’est de l’estimable professeur Thouin que l’Europe doit attendre le bienfait de cet ouvrage, tel que je conçois qu’il doit être exécuté, et elle en jouira aussitôt que sa modestie lui permettra de livrer à l’impression le résultat des leçons qu’il fait, depuis plusieurs années, an Muséum d’Histoire naturelle de Paris, sur la science agricole. Tous les amis de l’agriculture doivent se réunir pour émettre le vœu, qu’il tarde le moins possible à faire jouir le public du fruit de ses travaux. (L.-A.-G. Bosc, Inspecteur des pépinières impériales de Versailles.)


PERCHE, (Perca fluviatiles Lin.) poisson du genre auquel Linnæus a donné le même nom, et qui fait partie de l’ordre des poissons pectoraux, dont les nageoires du ventre sont dessous celles de la poitrine.

Caractères génériques : Les mâchoires inégales et armées de dents aiguës et recourbées ; les opercules des ouïes couverts d’écailles et formés de trois pièces, dont la supérieure est dentelée ; sept rayons à la nageoire des ouïes ; la ligne latérale se dirigeant parallèlement à la courbure du dos ; les écailles dures et rudes ; les nageoires épineuses ; enfin la queue plus courte que le corps.

Caractères spécifiques : Seize rayons à la nageoire du dos.

Ajoutez à ces caractères, de grands yeux, à iris bleu, de doubles narines, qui ont devant elles quatre autres trous très-petits ; l’ouverture de la bouche, aussi bien que celle des ouïes, assez ample ; la langue courte et unie ; de petites dents au palais et à l’œsophage, les écailles brillantes d’une couleur d’or, mêlées de jaune et de vert, et traversées par des bandes larges et noirâtres, inégales en longueur, et pour l’ordinaire au nombre de six ; le ventre blanc ; les nageoires du dos séparées et violettes ; la première ayant ses rayons osseux et une tache noire, les autres nageoires rouges ; et vous aurez la description complète de la perche.

C’est, sans contredit, l’un des plus beaux poissons de nos pays, sur-tout lorsqu’il vit au milieu d’une onde pure ; mais l’éclat de ses couleurs se ternit dans les eaux stagnantes et limoneuses, au point de se convertir en un gris un peu jaunâtre. Un changement aussi sensible offre un moyen assuré de distinguer les perches des rivières qui coulent sur le sable, de celles des étangs bourbeux, c’est-à-dire, les plus délicates de celles qui le sont moins. En effet, la vivacité des couleurs indique la santé et la vigueur dans les animaux, et avec elles la fermeté, la saveur et la salubrité de leur chair.

Une perche d’eau vive est un mets exquis, que l’hygiène permet aux convalescens et aux valétudinaires. Le chantre de la Moselle, Ausône, a nommé ce poisson les délices des festins ; et il ne trouvoit que le rouget qui pût soutenir la comparaison.

Si des eaux profondes servent de demeure à la perche, son frai a lieu en mai ; il commence dès le mois d’avril, et même dès le mois de mars, si le fond est plus élevé. Ce n’est qu’à trois ans que le mâle et la femelle sont en état, l’un de féconder les œufs, l’autre de les déposer : on a trouvé dans l’ovaire d’une femelle, qui pesoit une demi-livre, deux cent quatre-vingt-un mille œufs. Les perches divisent l’eau avec beaucoup de