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pris la Fulda comme épouse (comme le Tees la Greta[1]), au delà d’Eisenach, sous la Wartbourg (dont vous avez entendu parler comme château affecté aux missions chrétiennes, et aux besoins de la Société Biblique). Les rues de la ville sont pavées en dure basalte (son nom — eau de fer — rappelant les armures Thuringiennes de l’ancien temps), elle est encore en pleine activité avec ses moulins qui servent à tout.

25. Les rochers sur tout le chemin depuis le Rhin sont jusque-là des jaillissements et des soulèvements de basalte à travers des roches ferrugineuses, avec un ou deux gisements de charbon vers le nord, ne valant pas, grâce à Dieu, la peine d’être extraits ; à Frankenberg même une mine d’or ; encore la pitié du ciel veut-elle qu’elle soit assez pauvre en métal ; mais du bois et du fer le pays en produit en quantité suffisante si l’on met à l’avoir la peine voulue ; et il y a des richesses plus douces à la surface de la terre, du gibier, du blé, des fruits, du lin, du vin, de la laine et du chanvre. Enfin couronnant le tout, le zèle monastique dans les maisons de Fulda et de Walter que je trouve indiquée par une croix comme ayant été bâtie par un certain pieux Walter, chevalier de Meiningen sur le Bodenwasser « eau du fond », c’est-à-dire une eau ayant finalement bien trouvé sa voie vers sa chute (dans le sens où « Boden See » est dit du Rhin descendu de la Via Mala).

26. Et ainsi, ayant bien dégagé des rochers vos sources du Weser, et pour ainsi dire rassemblé les

  1. Sur le confluent du Teess et de la Greta, voir les pages de Modern Painters où sont cités les vers de Walter Scott (Modern Painters, III, IV, 16, § 36 et 37. Sur la Greta par Turner, voir Lectures on art, § 170). — (Note du Traducteur.)