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Page:Ruskin - La Bible d’Amiens.djvu/307

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interprétations

13. A « Isaïe[1]. — J’ai vu le Seigneur assis sur un trône. » (vi, 1.)

La vision du trône « haut et élevé » entre les séraphins.

13. B. « Vois, ceci a touché tes lèvres. » (vi, 7.)

L’ange est debout devant le prophète et tient, ou plutôt tenait, le charbon avec des pincettes qui avaient été artistement sculptées, mais sont maintenant brisées.

Un fragment seulement est resté dans sa main[2].

    sont jeunes et brillants, cela doit être très beau, car c’est l’origine de tous ces fonds dorés de Bellini, Cima, Carpaccio, etc. » Mais c’est tout de même pour essayer de voir ce qu’avaient vu ces « vieux yeux » que nous allions tous les jours nous enfermer dans ce baptistère éclatant et obscur. Et nous pouvons dire d’eux comme il disait des yeux de Turner : « C’est par ces yeux, éteints à jamais que des générations qui ne sont pas encore nées verront les couleurs. » (Note du Traducteur.)

  1. Ruskin dans un moment de découragement s’est appliqué à lui-même ce verset d’Isaïe : « Malheur à moi, s’écrie-t-il dans Fors Clavigera, car je suis un homme aux lèvres impures, et je suis un homme perdu parce que mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur des armées » (Fors Clavigera, III, lviii). — (Note du Traducteur.)
  2. Au baptistère de Saint-Marc, comme à l’Arena à Padoue et au porche occidental de la cathédrale de Vérone la prophétie rappelée sur le phylactère d’Isaïe est : Ecce virgo concipiet et pariet filium et vocabitur nomen ejus Emmanuel (Isaïe, vii, 14). Et l’aspect (qui sera plus évocateur des mosaïques byzantines pour ceux qui en ont une fois vu) est celui-ci :

    ECCE V
    IRGO
    CIPIET
    ET PAR
    IET FILI
    UM ET V
    OCABIT
    UR NOM.

    Et ces inscriptions, et ces couleurs éclatantes à côté des grises allégories d’Amiens font penser à la page des Stones of Venice que nous avons citée plus haut, pages 81 et 82. — (Note du Traducteur.)