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interprétations

et tu vivras[1] », ou plutôt dans un sens plus strict et plus rigoureux : « Sois ceci, et tu vivras », montrer de la pitié n’est rien, être pur en action n’est rien, tu dois être pur aussi dans ton cœur.

Et avec cette parole de la loi inabolie. « Ceci, si tu ne le fais pas, ceci, si tu ne l’es pas, tu mourras ».

55. Mourir — quelque idée que vous vous fassiez de la mort — totalement et irrévocablement. Il n’est pas parlé dans la théologie du xiiie siècle du pardon (dans notre sens moderne) des péchés, et il n’est pas parlé non plus du Purgatoire. Au-dessus de cette image du Christ avec nous, du Christ notre Ami, est placée l’image du Christ au-dessus de nous, du Christ notre Juge. Pour cette présente vie — voici Sa présence secourable. Après cette vie — voici Sa venue pour prendre connaissance de nos actes et des intentions de nos actes ; et séparer l’obéissant du désobéissant, l’aimant du méchant, sans espoir donné à ce dernier d’aucun recours, d’aucune réconciliation. Je ne sais pas quels commentaires adoucissants furent ajoutés ensuite et tracés en minuscules effrayées par la main des Pères, ou chuchotés en murmures hésitants par les prélats de l’Église moderne. Mais je sais que le langage de chaque pierre sculptée, de chaque brillant vitrail, de ces choses qui étaient journellement vues et universellement comprises par le peuple, était absolument et uniquement l’enseignement de Moïse au Sinaï aussi

  1. « Jésus lui dit : Qu’est-ce qui est écrit dans la loi et qu’y lis-tu ? » — Il répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée et ton prochain comme toi-même. Et Jésus lui dit : « Tu as bien répondu ; fais cela et tu vivras » (Saint Luc, x, 26, 27, 28). — (Note du Traducteur)